[Test] Epic Loon, quand les aliens envahissent vos vieilles VHS (Switch)

par Seilin
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Test Epic Loon

 

Vous m’avez déjà beaucoup entendu parler d’Epic Loon. Via une interview des développeurs en début d’année, lors du lancement du jeu il y a environ 2 mois, et de temps à autre sur les réseaux quand j’ai commencé à me mettre plus sérieusement sur le test du jeu. Car oui, je me suis lancée dans l’essai de ce jeu multijoueur, malgré ma préférence pour les jeux solo. Mais ce n’est pas incompatible, et je vais d’ailleurs surtout vous parler de mon expérience solo de ce jeu. Cela changera des autres tests que vous pourrez lire ailleurs…

 

Sabotages de vieilles VHS

Joe est un geek, américain, célibataire, qui vit chez sa grand-mère et regarde des cassettes vidéo toute la journée. Il en possède une quantité astronomique, tous genres confondus, et pas toutes obtenues de manière totalement légale… Mais un jour, son magnétoscope commence à déconner, et il se précipite chez un vieil antiquaire qui lui vend une cassette de nettoyage semblable à un Mogwai. Oui, car parmi les instructions d’utilisation, il ne faut pas la mouiller ou l’utiliser après minuit. Mais Joe est trop impatient, l’utilise, et voit son appareil fétiche envahi par 4 aliens de formes bizarres, qui se mettent à faire n’importe quoi dans le magnétoscope et les cassettes qu’il essaie de visionner. Fort heureusement pour lui, ces petits monstres ne semblent pas pouvoir sortir de l’appareil. Il se met alors en tête de les exterminer, et compte pour cela utiliser ses films les plus violents : Nosferacula, Jurassic Land, Grojira et Alien (oui, nous avons affaire à des parodies de vieux films).

Chaque cassette contient entre 30 et 40 scènes, qui nous rappellent le déroulement du film. Les graphismes sont très différents de l’original, certains peuvent ne pas aimer, mais ils restent néanmoins très réussis. S’agissant de vieux films dans un magnétoscope, la direction artistique a pris un pli très rétro, avec l’impression de jouer sur tube cathodique (coins arrondis et grésillements), des images parasites qui apparaissent de temps à autre, des glitchs, et bien sûr le tout en noir et blanc. Mais pas un noir et blanc tout moche et usant. Ce sont surtout de multiples teintes de gris, avec quelques ajouts de couleurs en arrière plan pour rendre l’aspect du jeu moins fade et moins fatiguer les yeux, ou pour différencier nos petits aliens.

 

Epic Loon - Nosferacula train

Un peu de rouge en arrière plan et sur la cigarette qui tue, sans oublier nos aliens

 

Pour comprendre le système de jeu, il n’y a pas grand chose à retenir :

  • les aliens se déplacent en sautillant
  • ils peuvent se transformer en tentacule, et sauter dans cette direction (il faut juste bien viser)
  • quand ils sont en tentacule, ils peuvent coller aux parois
  • le but est d’atteindre le portail blanc à l’autre bout du niveau

Attention toutefois aux éléments du décor. Ils ne sont pas tous fixes, et certains sont même très dangereux, mais ce n’est pas toujours facile de les remarquer. Il y a des éléments mobiles sur lesquels les aliens peuvent s’accrocher, mais surtout un code couleur et texture pour certaines parties du décor :

  • les trucs rouges qui glitchent tuent
  • les trucs avec des reflets font glisser
  • les trucs distordus et oscillants font rebondir

Tout ceci est noté dans le manuel si vous prenez le temps de le lire avant de jouer (et je vous le conseille fortement, il n’est pas long), mais vous pourrez vous en apercevoir par vous-même au cours de la partie. Toutefois, en dehors du rouge qui se voit bien, le reste est assez peu visible dans certains niveaux, et ce n’est qu’en arrivant dessus qu’on se rend compte de quel type d’élément du décor il s’agit.

 

Epic Loon - manuel

Une partie du manuel. La suite est encore plus intéressante…

 

 

De la coop ou chacun pour soi

Deux modes de jeu s’offrent à vous au lancement du jeu. Le mode histoire ou le mode battle.

En mode histoire, les cassettes se font séparément, les niveaux les uns après les autres, séparés en 3 actes. La sauvegarde est automatique après chaque acte, même si j’aurais préféré une sauvegarde après chaque scène, moi qui aime faire des sessions courtes sur Switch. Dans ce mode, le but principal est d’arriver au portail. Bien que le temps défile, celui-ci n’a pas d’importance, et le classement des joueurs non plus. Vous n’êtes pas là pour faire le meilleur score, mais juste pour finir la cassette. C’est pourquoi on parle ici de coopération, même si ce n’est pas exactement ça à proprement parler (de mon point de vue). Mais certains éléments du décor étant mobiles, il est possible de communiquer pour essayer de les utiliser à bon escient, pour amener l’un des joueurs au portail (se projeter sur une corde pour mieux la faire balancer par exemple). Une fois qu’un joueur (réel ou IA) a atteint le portail, la cassette rembobine, puis se met à accélérer. Quand c’est le cas, la mort est fatale, et l’alien revient dans le niveau suivant sous forme de fantôme qui doit toucher un de ses coéquipiers pour être à nouveau dans la partie (comme dans New Super Mario Bros, oui).

 

Epic Loon - Grojira

Ce niveau m’aura causé quelques soucis… Entre les câbles et l’électricité, pas facile d’accéder au portail !

 

Une fois une cassette terminée, celle-ci devient jouable en mode speedrun, jouable uniquement en solo. Un compteur tourne tout au long de la cassette, le but étant évidemment de faire le meilleur temps. Mais comment se comparer aux autres ? Je n’ai pas trouvé de tableau, et Ça le Clown qui nous accueille à la fin nous indique seulement d’envoyer une copie d’écran aux devs du jeu. C’est dommage, j’aurais bien aimé voir les temps des autres joueurs, surtout qu’il y a de quoi faire de bons challenges ! La difficulté de ce mode, c’est qu’on est vraiment seul. Pas de coéquipiers ou d’IA pour nous aider (ou pour finir avant nous dans les niveaux qui nous posent problèmes). J’ai fait une cassette dans ce mode, pour essayer, et finalement je me suis bien prise au jeu et ça m’a beaucoup plu ! L’ambiance est totalement différente d’une partie à plusieurs, plus sérieuse, et j’ai absolument voulu finir la cassette.

Un autre mode devient jouable quand une cassette est terminée, c’est le mode hardcore. Pour les vrais de vrai. Et pour le coup je ne m’y suis mise que quelques minutes (ou quelques secondes même…). Là encore j’étais seule, mais à voir si le mode est jouable à plusieurs. La caractéristique, et difficulté de ce mode, c’est que tout est en accéléré, tout le temps, et que la partie est en mort subite. Donc non seulement viser est beaucoup plus difficile, certains niveaux nous laissent une marge de manœuvre beaucoup plus faible, mais en plus si on tombe sur quelque chose de rouge ou dans le vide, on recommence la cassette depuis le début !! Pour le coup ce n’est pas pour moi du tout…

 

Epic Loon - mode hardcore

 

Et puis il y a le mode battle. Là, les niveaux sont tous mélangés, aléatoires, et le but est d’arriver le premier jusqu’au portail. C’est donc le moment de se tirer dans les pattes, de se gêner, quitte à se suicider pour envoyer valser un alien à proximité. Cette fois, il y a un système de classement. Le premier arrivé gagne 5 points, les autres moins, et si vous êtes morts pendant la phase d’accélération, vous n’avez aucun point. Avant de commencer, plusieurs options sont paramétrables, comme le nombre de niveaux à jouer ou la « chasse à l’homme« , c’est-à-dire la possibilité de tirer dans le décor ou sur les aliens restants une fois qu’on a terminé le niveau. Assez drôle, souvent dérangeant, j’ai tout de même pu finir quelques niveaux grâce à des éléments du décor qui volaient après qu’on leur ait tiré dessus !

Pour ne pas trop creuser les différences de niveaux, les développeurs ont eu la bonne idée de faire encore appel à Ça, le Clown, qui vient donner quelques malus aux meilleurs aliens à certains moments de la partie… Sans oublier quelques points supplémentaires à la fin de la partie, sur le podium, attribués de manière… plutôt étonnante !

 

 

Totalement jouable en solo

Jouer en solo ou en multi sont deux expériences totalement différentes. Je ne pourrais pas dire laquelle j’ai préféré, j’ai beaucoup aimé tester les deux. Mais j’ai passé la majeure partie de mon temps sur Epic Loon en solo, ce qui n’est peut-être pas commun, le jeu n’étant initialement pas destiné aux joueurs seuls. Mais c’est tout à fait possible, et j’y ai pris beaucoup de plaisir.

Le mode histoire, bien que jouable jusqu’à 4 joueurs, peut se jouer seul et/ou avec des IA. C’est presque pareil, le côté délire entre potes sur le canapé en moins. Mais cela m’a permis de profiter au maximum des caractéristiques du jeu, de ses graphismes, et de sa bande-son exceptionnelle, faite intégralement par le groupe Pryapisme ! Mais aussi de prendre un peu plus le temps de réfléchir à chaque niveau, de penser à la bonne trajectoire. Moi qui aime beaucoup les jeux où la physique est reine, j’étais servie ! Ma cassette préférée ? Je ne m’y attendais pas, mais ce fut celle de Nosferacula. Je n’ai pas vu les films originaux, mais j’ai adoré l’ambiance vampire et torture qui s’en dégageait, et la musique était particulièrement attractive. Très rock, chaque début de niveau met un peu plus la pression pour continuer. Dire que je n’ai pas encore écouté l’OST du press-kit, je crois que je vais y remédier très vite…

Finalement, j’ai enchaîné les cassettes bien plus vite que je ne pensais, par petites sessions, en laissant ma Switch en veille pour ne pas perdre ma sauvegarde. La console est très bien faite pour ce jeu d’ailleurs, avec la possibilité de jouer partout. Je n’ai pas pu tester le mode multijoueur sur le petit écran, j’ai peur que ce soit un peu trop petit, mais seule en mode portable, c’est tout à fait faisable. Puis, une fois les cassettes terminées, les speedruns et challenges en hardcore s’offrent à nous, et nous seuls. Sans oublier un passage vers le mode battle contre des IA, histoire de voir ce que réserve la cassette interdite, débloquée uniquement quand on a terminé les 4 cassettes en mode histoire. Des scènes de Forbidden Planet, avec quelques ratés d’autres films par-dessus…

C’est pour ces raisons que je vois aussi Epic Loon comme un très bon plateformer, avec la possibilité de laisser le côté multijoueur de côté. Il est très polyvalent, ce qui rallonge d’autant sa durée de vie !

 

Epic Loon - jeu IA

Vous vous ennuyez ? Pourquoi ne pas regarder comment se débrouille l’IA ? Il est possible de la laisser jouer seule !!

 

Mon avis : Très bon, et surtout très fun, que ce soit en multi comme en solo

Epic Loon est un jeu qui ne se prend clairement pas la tête. On ne comprend pas toujours très bien ce qu’il se passe, c’est presque tout en noir et blanc avec des glitchs de vieux magnétoscope, les personnages sont vulgaires (mais drôle la plupart du temps), et aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est génial ! Le concept m’avait plu dès le départ, et plus j’y ai joué, plus j’ai aimé le jeu. La nostalgie des vieux films de notre enfance (ou de celle de nos grands-parents), le côté totalement décalé, le gameplay atypique et une bande-son qui déchire, pour moi c’est un pari réussi. Je sais que cela n’a pas plu à tout le monde, même à la maison, mais il suffit d’une partie pour l’adopter (ou pas).

A cause du langage, du souhait de mettre les aliens en charpie (même s’il n’y a pas de réelle violence à proprement parler) et de la cassette interdite, le jeu n’est toutefois pas à mettre dans les mains des plus petits. Mais il s’adresse résolument à une communauté de joueurs qui regrette l’époque des parties entre amis sur le canapé, une bière à la main, entre crises de fous rires et vannes pas drôles ! Mais si comme moi, seul le côté multijoueur vous rebute, n’hésitez pas trop, je me suis régalée à y jouer seule !

Points positifs
– Les films de notre enfance, parodiés, en noir et blanc avec glitchs et WTF
– La musique, tout simplement excellente
– Les transitions entre certains niveaux, bien dynamiques
– Une foule d’options pour personnaliser le jeu, bien que souvent inutiles !
Points négatifs
– Sauvegardes automatiques mais pas assez fréquentes pour des sessions courtes
– Pas de réel challenge en mode histoire (pas de chrono ni classement)
– Il manque un tableau des scores (histoire / speedrun / hardcore)
– Quelques glitchs à mon avis non voulus

 

Editeur : Ukuza (développé par Macrales Studio)
Supports : Switch (PC, Xbox One)
Tarif Switch : 14,99 €
Jeu testé fourni par Ukuza.

 

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1 commentaire

Jenny 25 septembre 2018 - 14 h 26 min

Un jeu avec des extraterrestres, ça m’intéresse beaucoup. Toutes les choses que tu as mentionnées dans la section positive de la liste sont les raisons pour lesquelles je suis désireuse de l’obtenir.

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