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[Test] Figment, une aventure musicale surréaliste (Switch)

Test Figment

 

Il y a presque 1 an, j’ai découvert un jeu qui était annoncé sur Switch, d’un éditeur que je connaissais déjà pour Back to Bed, un jeu sur Wii U avec un univers assez surréaliste mais qui m’avait bien plu. Ce jeu, c’est Figment, de Bedtime Digital Games, et j’ai eu l’occasion de mettre la main dessus pour la première fois à la Gamescom l’année dernière, via une démo sur PC. Le jeu m’avait beaucoup plu, mais j’attendais la version Switch pour me faire une idée plus précise, et le jeu est arrivé sur la console le 28 juin dernier. Après une première découverte en live, j’ai continué le jeu toute seule et j’ai peu décroché jusqu’à arriver à la fin.

 

Un esprit peu courageux

Figment commence de manière surprenante, et dure… Sur un fond de générique d’introduction, avec un écran noir agrémenté de quelques lumières, ou des flocons de neige, un jeune garçon parle à son père de ses rêves, jusqu’à un bruit assourdissant de pneus qui crissent, puis un voile rouge…

Puis on voit un personnage affublé d’une drôle de combinaison de souris, assoupi sur un rocking-chair à la campagne, l’air paisible. Rien d’autre. Aucune explication sur ce qu’il vient de se passer, sur un lien avec la suite du jeu et de l’histoire… Mais bon, soit, avançons.

 

 

Nous découvrons donc Dusty, sorte de héros désabusé pas très charismatique, qui ne souhaite qu’une chose, être tranquille. Jusqu’à ce qu’un drôle d’oiseau, une sorte de toucan du nom de Piper, vienne le déranger, juste avant qu’un monstre mauve en fasse autant pour lui voler son album photo. Nous sommes ici à l’intérieur de « l’Esprit ». De qui ? Nul ne le sait. Pourquoi est-il sous cette forme ? Pas de réponse. Toujours est-il qu’il est habité par quelques personnes, et qu’il dispose de plusieurs mondes. Et cela explique les termes étranges utilisés par nos deux protagonistes, comme le cidre cérébral ou les batteries synapses.

Et le monstre, il s’agit d’un cauchemar. Celui de la Peur de la Perte pour être plus précise. L’esprit tout entier court à sa perte à cause de l’arrivée de plusieurs cauchemars qui sont en train de tout détruire. Mais Dusty, lui, ne veut qu’une seule chose, récupérer son album photo. En se lançant à la poursuite de ce cauchemar, le joueur va prendre en main le personnage, à commencer par l’exploration de cet univers étrange mais très beau malgré la pluie, et la découverte des premières missions qui servent de tutoriel. Le jeu entier est basé sur des petites énigmes à résoudre pour avancer dans l’histoire. Des casse-têtes qui vont faire faire à Dusty plusieurs allers-retours pour aller chercher une pièce manquante ou actionner des mécanismes.

 

Petit tutoriel et première mission / énigme

 

Dusty et Piper ne semble pas beaucoup s’apprécier, mais ils ne vont plus se quitter. Et c’est grâce à l’oiseau qu’on va en apprendre plus sur ce qu’il se passe et sur l’histoire de Dusty. Non qu’elle se mette à tout déballer d’un coup, mais ses questions et remarques vont nous éclairer petit à petit. Dusty semble avoir été utile au sein de l’esprit, mais quelque chose s’est produit, et il s’est senti inutile, s’est éteint (regardez son corps au début du jeu…), puis isolé loin de tous. Pourtant, il connait parfaitement le fonctionnement de l’esprit, et arrive à identifier tout dysfonctionnement. Là encore, ce ne seront que des remarques lancées à la volée, mais elles pourront en apprendre beaucoup sur la manière d’avance. Par ailleurs, il fut le garde du maire à une époque maintenant révolue. Ce dernier lui apprend que les cauchemars sont en liberté et s’emparent des mondes de l’esprit, et qu’il y a eu un traumatisme dans l’esprit conscient (celui du père qui a eu un accident ?).

Fidèle à lui-même, Dusty se moque de la demande du maire, et veut seulement retrouver son voleur d’album. Mais celui-ci s’étant enfuit à travers un portail instable, il va devoir affronter les autres cauchemars pour atteindre son but. Ainsi commence la véritable aventure, même si le but de Dusty est moins louable que le sauvetage de l’esprit, le résultat devrait être le même, on s’en doute déjà…

 

 

 

Logique et créativité au service de la réflexion

Vous pouvez vous en rendre compte dès les premières minutes de jeu avec le tutoriel, Figment est constitué de nombreuses petites énigmes qu’il va falloir résoudre pour avancer. Mais elles ne sont pas très compliquées, et surtout très bien guidées. Elles demandent simplement une bonne exploration des environs et parfois quelques secondes de réflexion avant de se lancer dans leur résolution. Parmi les objets que l’on va pouvoir retrouver tout au long du jeu, il y a des batteries à trouver pour activer toutes sortes de mécanismes, ainsi que des disques pour actionner les ascenseurs.

L’esprit est constitué de plusieurs mondes, tous reliés à la Cité Cérébrale où vit le maire et quelques autres habitants, enfermés à double tour. Chaque monde est très différent. Déjà visuellement bien entendu, mais aussi et surtout par les mécaniques de jeu. Le premier qui s’offre à nous, la Créativité, est un monde aux couleurs claires et vives, avec de nombreux éléments artistiques et naturels. Des fleurs-guitares ou trompettes qui jouent de la musique, des moulins à insectes ou encore des maisons en escargot, en pomme ou en théière. Le cauchemar qui rôde dans cette partie de l’esprit, c’est celui de la Maladie. Un monstre tout noir au masque rouge, plein de vilaines dents, entouré de sbires qui crachent des saletés. A cause de lui, le monde de la créativité est envahi de caries, littéralement. Des dents sortent de nulle part, tombent sur nous ou sont utilisées comme plateformes.

La plupart des énigmes vont ici reposer sur les moulins à vent, qu’il va falloir faire tourner dans le bon sens pour éliminer les nuages de crasse posées par le cauchemar. Mais tous les moulins ne disposent pas de poignées, et certaines vont être à trouver avant de pouvoir avancer. Les autres énigmes sont souvent uniques et se fondent parfaitement dans le décor, avec des instruments de musique à trouver, des mélodies à jouer, et encore et toujours des morceaux d’objets à chercher.

Le deuxième monde parcouru est celui de la Logique, avec ses rouages et ses mécanismes d’horlogerie. Il est un peu plus sombre, se déroulant comme de nuit, et très métallique. Et le cauchemar qui a élu domicile ici, c’est celui de la Peur des Araignées, représenté par… une énorme araignée ! Elle s’accompagne en toute logique de plusieurs petites araignées à combattre ici et là dans les niveaux, et de toiles qui bouchent le passage par endroits. Si les mécaniques principales du jeu restent toujours les mêmes, on passe sur des énigmes un peu plus complexes, avec des labyrinthes de cases à enclencher ou des blocs à pousser pour atteindre les endroits voulus. Il m’a un peu moins plu, même s’il reste tout aussi bien fait. Les énigmes n’y sont pas très difficiles, mais elles deviennent plus facilement rébarbatives. Néanmoins, c’est ici que loge le Train des Pensées, qui va être très utile dans ce monde et qui apporte une touche de fantaisie supplémentaire.

Plus on se rapproche des cauchemars et surtout celui de la Perte, celui qui a volé l’album de Dusty, plus les mondes s’assombrissent et sont délabrés. Mais après quelques temps dans chacun d’eux, on apprend à connaître leur fonctionnement et je n’ai pas eu de gros blocages, en dehors de 2 énigmes qui m’ont pris un peu plus de temps que les autres, sans que cela ne soit trop frustrant pour autant.

 

Une aventure visuelle et musicale

Au-delà d’une histoire simple mais qui attise la curiosité, et d’une aventure pleine de petites réflexions, c’est la direction artistique qui fait la force de Figment. Les niveaux sont tous dessinés à la main, dans un univers un peu surréaliste, représentant plutôt bien l’idée qu’on peut se faire d’un esprit pour les mondes de la Créativité et de la Logique. Un style de dessins entre aquarelle et crayonnage très réussi, qui donne au jeu une sensation de tableau vivant. On se surprend plus d’une fois à contempler les décors et les mécanismes plutôt que d’avancer. C’est d’ailleurs probablement la raison pour laquelle Dusty ne court pas. En dehors des quelques esquives, il n’a pas de capacité d’accélération. C’est souvent frustrant, car il ne se déplace pas très vite, mais cela va bien avec le jeu.

Le deuxième gros point fort de Figment, c’est sa bande-son. Un jeu auquel on pourrait jouer les yeux fermés (même si on n’avancerait pas beaucoup dans ces conditions…) tellement la musique peut nous transporter. Elle fait partie intégrante du jeu, et n’est pas là pour faire passer le temps. Chaque musique, chaque son est parfaitement étudié. Plus particulièrement, ce sont les phases avec les ennemis qui ont été pour moi les plus intéressantes d’un point de vue musical. A chaque apparition d’un cauchemar, celui-ci se met à entonner une chanson dans un style très rock’n’roll que j’ai adoré ! Et au cours de l’exploration, quand un ennemi s’apprête à apparaître, la musique change, nous permettant de prêter plus attention à ce qu’il se passe autour de nous. Et c’est un petit détail, mais même le maire parle en rimes ! Et je dirai juste un mot sur la musique de fin, avec la scène qui va avec… Elle a presque réussi à me faire verser une petite larme. Mais je n’en dirai pas plus !!

Mon avis : Très bon en tous points, autant visuellement que musicalement, très agréable.

Une aventure pleine de petites énigmes dans un univers assez surréaliste, où l’on affronte ses peurs. Mais le tout dans une ambiance plutôt calme, douce, et tout en musique ! J’avais beaucoup aimé ce que j’avais vu à la gamescom, et j’ai encore plus aimé faire le jeu dans sa globalité, découvrir les différents mondes de l’esprit et en savoir un peu plus sur l’histoire de Dusty. Quand on repense à la partie que l’on vient de faire, on se rend vite compte que chaque élément a son importance et sa signification, notamment pour la bonne compréhension de l’histoire de l’esprit.

Une fois l’histoire terminée, le jeu dispose par ailleurs de quelques collectibles à aller chercher, des boules de souvenirs, qui vous feront revenir dans les différents endroits déjà explorés. Cela peut rallonger la durée de vie du jeu, qui est somme toute assez courte (environ 4-5 heures pour le terminer sans se presser). Un jeu que je conseille à tous ceux qui aiment les jeux visuellement beaux, les aventures avec un peu de réflexion mais sans grosses prises de tête.

Points positifs
– La musique, en particulier les chansons des boss
– Les énigmes de difficulté maitrisée
– Les différents univers avec leurs mécaniques propres
– Le fil rouge de l’histoire de Dusty, on veut savoir ce qu’il s’est passé !
Points négatifs
– Un certain manque de dynamisme (pour qui aime l’action)
– Quelques casse-têtes un peu longuets et rébarbatifs
– Un peu trop court

 

Editeur : BedTime Digital Games
Supports : Switch (PC, et prochainement XboxOne et PS4)
Tarif Switch : 19,99 €
Jeu testé fourni par BedTime Digital Games.

 

 

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